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| Tourisme viticole en Roumanie |
| (2011-09-11) |
| Dernière mise à jour: 2011-09-12 12:16 EET |
La Roumanie est un des principaux producteurs de vins en Europe, occupant la 6e place, après la France, l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne et le Portugal. La viticulture roumaine compte sur des types de vins d’inspiration française connus au niveau mondial, tels que le Cabernet Sauvignon, le Merlot et le Pinot Noir pour les vins rouges, ou le Sauvignon Blanc, le Chardonnay et le Pinot Gris pour les vins blancs. S’y ajoutent des vins traditionnels roumains qui ont résisté, au début du 20e siècle, à une attaque d’insectes appelés phylloxéra. Aujourd’hui, nous vous proposons d’aller au-delà des données économiques et de découvrir le tourisme viticole en Roumanie.
La viticulture est pratiquée un peu partout dans le pays.
Dans le centre - ouest de la Roumanie, on trouve les vignobles de Recaş et de Miniş (dans la région de Banat) ainsi que les fameux vignobles de Jidvei (au cœur de la Transylvanie). C’est ici qu’est organisé en chaque début d’automne le festival «Le raisin d’or». Un peu plus loin, aux alentours de la ville de Iaşi (dans le nord-est) se trouve le vignoble de Cotnari, connu pour ses vins blancs de cépages typiquement roumains : Grasa, Frâncuşa et Busuioaca. Si vous êtes de passage dans la région, vous pouvez déguster ces vins dans des caves spécialement aménagées pour les touristes. Dans le sud-ouest du pays, la Dobroudja est connue pour le vignoble de Murfatlar, avec ses vins blancs et rouges d’inspiration française pour la plupart. Non loin du vignoble, les caves de Murfatlar attendent les touristes, ainsi que le Musée de la Vigne et du Vin dont les objets témoignent du fait que la viticulture est pratiquée depuis plus de 2500 ans dans cette région. Dans la province historique de Moldavie (dans l’est du pays) se trouve la zone viticole la plus étendue de Roumanie, réunissant les fameux vignobles de Coteşti, Odobeşti et Panciu. Si on se dirige vers le sud, dans la Courbure des Carapates, on tombera sur le vignoble de Pietroasele.
 Mais nous vous proposons de faire halte pour quelques minutes dans le département de Parhova (centre-sud) pour découvrir le vignoble de Dealu Mare, aux côtés de Mihai Chitic, directeur commercial des Caves Halewood Prahova: «Dealu Mare, situé sur le même parallèle que la ville française de Bordeaux et la province italienne de Toscane, est le pays des vins rouges. Le sol calcaire et argileux permet de produire des vins de taille mondiale, capables d’entrer en compétition avec tout Cabernet, Medoc ou Sangiovese de Toscane. Surtout que nous ne produisons pas ici uniquement les types internationaux de vins internationaux, tels que le Cabernet ou le Merlot, mais aussi des vins traditionnels roumains, comme le Fetească Neagră. Ce vin est considéré par moi – même et par de grands professeurs de viticulture de l’histoire roumaine comme «la reine des vins rouges», parce que leur «roi» est le Cabernet Sauvignon français».
Une fois arrivé à Dealu Mare ce serait dommage de ne pas faire une halte au manoir Urlateanu, une destination obligée de la contrée. Mihai Chitic: „Bien qu’il ait été nommé d’après l’intendant Urlateanu, qui a exercé cette fonction en 1784 et qui était issu d’une famille de boyards de la province de Valachie, le manoir ne fut construit qu’en 1922 par ses descendants. Sis sur une colline, dans la région d’Urlati-Ceptura, une zone importante quand il s’agit de Feteasca Neagra, le manoir relève du style branconvan. Il est ouvert aux visiteurs qui peuvent y déguster les vins de ses chais. Ce sont des vins stockés dans des barriques de 225 litres, d’après la méthode bordelaise. Il s’agit plus précisément de la dernière étape du processus de maturation, lorsque le vin gagne ses arômes complexes ainsi que sa robustesse, avant de le mettre directement en carafe. On peut y également déjeuner ou dîner mais le manoir ne dispose pas de capacités d’hébergement. Le fait de se trouver sur une colline représente, selon moi, le principal avantage du chais Urlateanu qui offre une très belle vue sur les vignobles Halewood mais aussi sur ceux des autres producteurs qui se font nombreux dans la région. On en décompte d’ailleurs une vingtaine, mais seuls 3 ou 4 disposent de facilités touristiques, donc d’œnologues qui aident les touristes à découvrir les différentes arômes et qui présentent les diverses étapes de la production ».
En début d’automne les touristes peuvent aussi participer aux vendanges. Une activité qui attire notamment les visiteurs étrangers curieux aussi de découvrir la manière traditionnelle d’écraser les raisins.
Et ce n’est pas tout, renchérit Mihai Chitic : « Je me souviens d’un groupe très sympa de Japonais qui ont écrasé le raisin avec les pieds ; ils ont pris par la suite un grand plaisir à boire le moût ainsi obtenu. Les demandes touristiques n’en font pas défaut; c’est pourquoi nous avons imaginé une offre très intéressante. Ainsi, les touristes ayant participé aux vendanges se voient-ils offrir le fût contenant le vin obtenu des raisins qu’ils ont cueillis. Ils ont également la possibilité de venir le déguster de temps en temps et observer son évolution. »
On ne saurait oublier les caves touristiques de la région, dont celle appelée Rhein, à Azuga, à une centaine de kilomètres au nord de la capitale. Mihai Chitic, directeur commercial des Caves Halewood Prahova, nous en dit davantage :
Mihai Chitic : « Ce chais, construit entre 1888 et 1892, est le plus ancien en matière de production de vin mousseux selon la méthode traditionnelle, de la fermentation en bouteille, qui n’a jamais été abandonnée en Roumanie. Il faut savoir que notre pays a été un des premiers producteurs de vin mousseux du monde. En 1841, en rentrant de France où il avait fait ses études, Ion Ionescu de la Brad a voulu faire une surprise au prince Sturza et, pendant une année, il a fait fermenter du vin dans des bouteilles quelque part, dans une sorte de grotte en haut des collines de Copou ; ce fut la naissance du premier mousseux roumain, bien avant, par exemple, le fameux vin italien d’Asti qui, lui, a été produit en 1942 Il également intéressant de voir plusieurs choses que nous gardons dans un petit musée, aux caves Rhein, et qui nous font plonger dans l’histoire de notre produit. Depuis 2005, les caves d’Azuga disposent aussi d’une pension et d’un restaurant qui proposent aux touristes de la cuisine traditionnelle roumaine. C’est un endroit très fréquenté en hiver car il est à un km seulement de la piste de ski la plus longue de Roumanie ; en été, la vallée de la rivière Azuga mérite le détour, pour ses paysages et ses truites argentées. Un verre de mousseux sera un argument supplémentaire très agréable en faveur de vacances passées ici. »
Le vin fait partie de l’offre touristique d’un pays de vignobles, une vérité enfin assimilée aussi par les producteurs roumains.
(Aut. Stefan Baciu, Trad. Valentina Beleavski, Alexandra Pop, Ileana Taroi)
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