|
S'inscrire à la newsletter de RRI
(adresse e-mail):
|
 |
Archives :
|
|
| Les OGM en question |
| (2007-10-05) |
| Dernière mise à jour: 2007-10-06 1:30 EET |
Depuis longtemps sujet de débats contradictoires, la culture des Organismes génétiquement modifiés continue. En 2005, par exemple, près de 90 millions d’hectares ont été cultivés de plantes génétiquement modifiées dans le monde. En 2020, selon les estimations, ces cultures pourraient occuper 350 millions d’hectares. 98% de ces cultures sont localisées aux Etats-Unis - soit près de la moitié -, ainsi qu’en Argentine, au Canada, au Brésil, en Chine et au Paraguay. La Roumanie, aux côtés de 14 autres pays, cultive de telles plantes sur le reste des 2%. La plupart des superficies cultivées de plantes génétiquement modifiées est plantée de soja (60%). Nous avons demandé au directeur de l’Institut pour les recherches alimentaires de Bucarest, Gheorghe Mencinicopschi, comment on obtient les OGM. Gheorghe Mencinicopschi:
“Les OGM sont des entités vivantes, qui n’existaient pas sur Terre; c’est à peine à notre époque, par les techniques de l’ingénierie moderne, que l’on a réussi à obtenir de tels organismes génétiquement modifiés, qui ne sont ni des mutants, ni des hybrides. Ce sont des entités biologiques nouvellement créées. Nous utilisons du matériel génétique de deux êtres différents du point de vue évolutif, et je vous donne l’exemple de ce maïs génétiquement modifié. Il s’agit d’une information reprise à une bactérie, qui est un être inférieur, le Bacillus thuringensis, qui codifie une toxine très puissante pour un insecte nuisible du maïs. Cette toxine a été transférée dans la machine génétique, dans le génome de la plante de maïs, beaucoup plus évoluée que ladite bactérie. Maintenant, la plante de maïs réussit, par ses propres moyens cette fois-ci, conférés à elle par cette bactérie, à détruire son insecte dommageable. Cet insecte est particulièrement dangereux pour la culture du maïs. ce maïs fait la biosynthèse à base de l’information génétique de ce microbe, de cette toxine très puissante. Et au moment où l’insecte veut manger un peu de maïs, il mourra. C’est-à-dire que le maïs est devenu insecticide, il a un pouvoir insecticide”.
L’idée qui prime, c’est qu’une plante plus résistante face aux agents nuisibles apportera à coup sûr un profit plus important aux cultivateurs. Mais l’opportunité de l’utilisation des OGM dans l’alimentation humaine crée deux camps. Il y a, d’un côté, ceux qui soutiennent que ces produits sont sûrs et profitables - parmi eux, nous retrouvons les Etats-Unis, où de telles cultures sont introduites sur grande échelle dans la production agricole. D’un autre côté, il y a les opposants, dont les écologistes, mais aussi les Etats de l’Union européenne. Bruxelles interdit fermement les cultures génétiquement modifiées, à l’exception du maïs MON 810, qui a l’aval de la Commission européenne. Pourtant, même certains Etats communautaires le rejettent après que Greenpeace ait présenté une étude selon laquelle ledit type de maïs transgénique aurait des effets négatifs tant sur la santé humaine que sur l’environnement. Quels sont les risques des aliments génétiquement modifiés sur la santé des consommateurs? Il serait question de possibles effets allergiques. Au début des années ’90, par exemple, lorsque le soja a acquis des effets nutritifs plus fournis suite à l’introduction d’un gène des noix brésiliennes, le risque potentiel est devenu manifeste.
Un autre effet est celui d’une résistance croissante de l’organisme humain aux antibiotiques. Ainsi les tomates génétiquement modifiées consommées à l’état frais présentent-elles des gènes dits marqueurs qui sont très résistants à la néomycine ou à la kanamycine. De plus, il paraît que les OGM soient responsables de modifications du métabolisme. L’insertion de nouveaux gènes peut engendrer des altérations du génome, donc de l’ensemble des gènes d’un organisme. Or il arrive que ces altérations-là s’accompagnent d’effets indésirables tels la hausse du niveau des toxines, au détriment de la quantité de substances nutritives. A quel point les OGM sont-ils dangereux? Voici la réponse de notre interlocuteur, Gheorghe Mencinicopschi:
“Ce serait trop dire qu’ils seraient plus nuisibles que n’importe qu’elle autre chose. Enfin, cette hypothèse n’est pas à exclure, mais il faut avant tout la prouver scientifiquement. On n’a pas pour l’heure des arguments solides qui puissent soutenir cette idée. Des recherches récentes effectuées par des équipes prestigieuses de France ont démontré, par le biais de tests toxicologiques sur des rats, que le MON 810, le maïs génétiquement modifié, cause des problèmes au niveau du foie et des reins. Même si l’on ne peut extrapoler automatiquement ces constats sur l’organisme humain, ces recherches tirent la sonnette d’alarme à propos des OGM. Une chose est certaine, à savoir que les aliments dont on se nourrit proviennent de trois grands systèmes agro-industriels: le système conventionnel, qui utilise des engrais chimiques, des pesticides et assure la plupart de notre nourriture, le système écologique, qui n’utilise pas d’OGM ni de pesticides, donc des engrais chimiques de synthèse et enfin l’industrie agroalimentaire basée sur les OGM. Cette dernière a de fortes interférences avec l’agriculture bio, qui se situe au pôle opposé. Bref, on ne saurait certifier le caractère bio d’un aliment s’il contient plus de 0,9 % de traces d’OGM“.
Un sondage récent commandé par Greenpeace Roumanie relève que 67% des Roumains refusent de consommer des aliments génétiquement modifiés. Les supermarchés donnent des garanties comme quoi ils ne commercialisent pas de tels aliments, mais en réalité, il est assez difficile de vérifier si c’est vrai. Repassons le micro à Gheorghe Mencinicopschi:
”La législation n’est pas permissive, en ce sens qu’elle observe les normes de l’UE. Le grand problème, c’est de contrôler effectivement les produits existants sur le marché, d’effectuer les analyses spécifiques pour déceler d’éventuelles traces d’OGM dans les aliments ou, le cas échéant, leur poids respectifs dans les aliments”. (Corina Cristea; Ligia Mihaiescu, Mariana Tudose)
|
|
| |
WMA |
|
64kbps : |
1
2
3
|
|
|
128kbps : |
1
2
3
|
| |
MP3 |
|
|
64kbps : |
1
2
3
|
|
|
128kbps : |
1
2
3
|
| |
AAC+ |
|
|
48kbps : |
1
2
3
|
|
|
64kbps : |
1
2
3
|
 La mascotte historique de
RRI |
2024-05-02
Print
Réécouter