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| L’élevage de chevaux de race en Roumanie |
| (2012-05-15) |
| Dernière mise à jour: 2012-05-16 15:45 EET |
 Vers la fin du XIXe siècle, la Roumanie assiste à la fondation des premiers haras spécialisés dans l’élevage de chevaux de race, dont la plupart appartenaient à l’Etat. Et ce fut toujours vers 1870 que les premiers dépôts d’étalons apparaissent chez nous, en marquant ainsi le début d’un grand essor de l’élevage des chevaux de race. Vu le nombre impressionnant de chevaux tués pendants la deuxième guerre mondiale, l’Etat roumain a décidé d’en refaire les effectifs de sorte que, de nos jours, la Régie nationale des Forêts, Romsilva, détient à elle seule 12 haras publics et 4 dépôts d’étalons.
Valerian Solovastru, directeur général de Romsilva: « Appréciés pour leurs nombreuses qualités telles la vitesse, la résistance, la capacité de traction, les chevaux de race de Roumanie ont contribué à la conservation du fond génétique des grands haras européens. Réunissant toutes les conditions naturelles propices à l’élevage des chevaux, les provinces historiques roumaines ont beaucoup investi dans le commerce de chevaux. D’ailleurs, les plus grands haras de l’Empire austro-hongrois, d’Allemagne, France ou Danemark importaient et élevaient des exemplaires provenant des Principautés roumaines. Une réalité qui perdure de nos jours aussi » .
Les sources des recettes des haras proviennent principalement des ventes aux enchères. Le prix d’un cheval pur sang bien qualifié va de quelques milliers à quelques millions d’euros compte tenant de son palmarès. Pourtant, depuis que le gouvernement roumain a décidé d’éliminer les subventions accordées aux propriétaires, les haras nationaux perdent de leur importance. N’empêche ! Bien que de moins en moins nombreux, les chevaux de race de Roumanie répondent aux normes internationales et à tous les critères pour participer aux courses hippiques.
Repassons le micro à Valeriu Solovastru : « A l’heure actuelle, les haras nationaux détiennent quelque 3500 chevaux dont 1540 étalons censés contribuer à la conservation du fonds génétique de 12 races. La Roumanie recense également plusieurs haras privés auxquels s’ajoutent plus de 9 millions de propriétaires individuels. On pourra donc affirmer que le cheval compte parmi les animaux les plus présents en Roumanie. Plus de 300 chevaux sont vendus chaque année aux enchères. Malheureusement, il nous est impossible de mettre en valeur tous les exemplaires. Parmi les races les plus recherchées, notons l’Arabe Shagya et le pur sang arabe, mais aussi les races autochtones le Hutsul, le Trotteur roumain, le Gidran et le Lipizzan » .
Toutes ces races autochtones font d’ailleurs la gloire de la Roumanie qui se situe parmi les premiers éleveurs européens de chevaux. Malheureusement, les autorités roumaines ne font pas assez d’efforts pour encourager cette branche. Par exemple, la Roumanie ne dispose pas d’un hippodrome performant. Une solution pour la relance de ce domaine serait, selon les experts Romsilva, la signature d’un partenariat public- privé.
Considéré jadis un sport noble par excellence, réservé surtout aux familles royales, l’équitation est devenue de nos jours un passe-temps de plus en plus prisé. Parfois, la passion pour les chevaux tourne en affaires. Fascinée par les chevaux, Ozana Moraru, ophtalmologue à succès, a décidé de fonder un centre équestre de niveau international. A présent, elle espère renouer avec la tradition des courses hippiques de Roumanie : « Bien qu’à l’heure actuelle mon centre ne soit qu’une petite affaire, j’espère en faire un véritable business. Les chevaux, c’est ma grande passion. J’ai commencé à faire de l’équitation il y a dix ans dans un club proche de Bucarest et ma passion fut si grande que j’ai fini par acheter mon premier cheval. Ensuite, j’en ai acheté un deuxième et j’ai commencé à participer aux concours amateurs. Déçue par les conditions d’entraînement et de mise en pension de mes chevaux, j’ai décidé de fonder mon propre centre. Réservé initialement à mes chevaux, le centre accueille à présent d’autres exemplaires aussi grâce à un investissement qui m’a permis d’ouvrir aussi un centre d’équitation et d’y organiser des concours » .
Conçu afin de permettre la mise en pension de nombreux chevaux, le club s’enorgueillit de ses propres exemplaires qu’il inscrit aux concours amateurs et professionnels. Pour tous les passionnés de randonnées équestres en visite à Bucarest, le club d’Ozana Moraru offre à 17 km seulement de la capitale roumaine un des plus beaux centres d’équitation de Roumanie.
Ozana Moraru : « Malheureusement, l’équitation est un sport réservé plutôt aux bourgeois. Il suppose un investissement initial auquel s’ajoute le budget alloué à l’achat, à l’entretien et à l’entraînement des chevaux. Or tout cela coûte très cher, ce qui fait qu’une partie de ces dépenses se retrouve dans les tarifs perçus pour les classes d’équitation. De toute façon, chez nous, ce prix représente la moitié de celui pratiqué par n’importe quel club occidental d’équitation. Nous avons pourtant toute sorte d’offres et d’abonnements censés faciliter l’accès aux amateurs de ce sport. Du coup, le nombre de nos clients est à la hausse. Et lorsque je parle des clients, je pense aussi bien aux propriétaires qui profitent de nos excellentes conditions de mise en pension pour laisser leurs chevaux qu’aux élèves de l’école d’équitation âgés de 3 à 60 ans » .
La propriétaire du centre d’équitation voudrait bien acheter quelques chevaux de plus afin de répondre au nombre impressionnant de demandes, notamment en week-end. Ensuite, elle souhaiterait ouvrir un hôpital vétérinaire et organiser la première compétition internationale de l’année en cours. Disons enfin que le club d’Ozana Moraru s’est imposé récemment dans le paysage équestre international, après les bons résultats enregistrés lors d’un ample circuit européen déroulé en mars-avril 2012. (aut. : Teofilia Nistor ; trad. : Ioana Stăncescu)
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